Un stockage de 240MW/240MWh permettra à l’Ukraine de remplir les conditions pour intégrer ENTSO-E

Un système de stockage par batterie de 240 MW fournira la quantité de réserves nécessaire (200 MW) pour équilibrer la part croissante des sources d’énergie renouvelables (SER) pour le système électrique intégré de l’Ukraine. Il contribuera également à la réussite de l’exploitation du réseau ukrainien en mode isolé, condition pour intégrer le réseau électrique de l’Europe continentale ENTSO-E. Cette quantité de stockage répondra aux exigences européennes en matière de réserve de stabilisation de la fréquence. Cette conclusion est le résultat de l’étude menée par RTE international, filiale du gestionnaire de réseau de transport français RTE.

Les résultats de l’étude ont été présentés le jeudi 17 décembre, lors de la réunion des parties prenantes présidée par la Vice-Premier ministre chargée de l’Intégration européenne et euro-atlantique Olha Stefanyshyna et à laquelle ont participé des représentants du ministère de l’Energie, du ministère des Finances, du ministère des Affaires étrangères, du ministère de l’Intérieur, le directeur régional de l’ENTSO-E Europe continentale Laurent Rosseel, le président du conseil d’administration de NPC Ukrenergo Volodymyr Kudrytskyi, le directeur exécutif de RTE international Nicolas Bréham, des représentants d’organisations financières internationales, des députés, l’USAID et des experts.

La Vice-Premier ministre Olha Stefanyshyna a souligné que la connexion du réseau ukrainien avec le réseau électrique ENTSO-E, prévue pour 2023, fait partie intégrante du parcours d’intégration européenne de l’Ukraine et constitue l’un des objectifs stratégiques importants du gouvernement. « L’intégration dans l’ENTSO-E ouvrira le marché de l’électricité aux investisseurs européens. C’est une étape nécessaire pour le développement du secteur énergétique national, qui assurera une plus grande stabilité de la capacité électrique en Ukraine », a déclaré Olha Stefanyshyna.

Dans le cadre de la participation de l’Ukraine à la mise en œuvre du European Green Course, Olha Stefanyshyna a attiré l’attention sur l’importance de développer des technologies de stockage de l’électricité. « L’Ukraine doit utiliser toutes les possibilités offertes par les alliances industrielles lancées par la Commission européenne pour unir les efforts des institutions de l’État, des entreprises et des experts. Nous sommes déjà en dialogue avec la Commission européenne sur un partenariat pour le développement de technologies de stockage de batteries, qui sont cruciales à la fois pour le stockage de l’énergie et la décarbonisation du marché de l’électricité en général », a déclaré la vice-premier ministre.

« Je suis très reconnaissant à Ukrenergo et à son équipe pour les nombreuses années de travail fructueux en vue de la future synchronisation du réseau ukrainien à l’ENTSO-E. Depuis 2017, nous avons parcouru un long chemin ensemble avec de nombreux défis, mais nous avons encore plusieurs tâches importantes devant nous. Cependant, je suis convaincu que nous allons dans la bonne direction », a déclaré Laurent Rosseel, coordinateur du groupe régional Europe continentale de l’ENTSO-E ».

La première vice-ministre de l’énergie, Olha Buslavets, a souligné que la construction d’un système de stockage est essentielle pour le développement du système électrique ukrainien, qui connaît actuellement une pénurie de capacité de production maniable due à l’augmentation de la part de la production des renouvelables. « L’étude de faisabilité réalisée par RTE international démontre les possibilités d’utilisation de cette capacité supplémentaire dans le système électrique ukrainien. Les conclusions présentées aujourd’hui par nos partenaires français sont utiles pour l’ensemble de l’industrie. Elles permettent de comprendre comment intégrer le système de stockage dans le système électrique et comment il améliorera la flexibilité et la stabilité du système électrique ukrainien », a déclaré Olha Buslavets.

« Nous espérons que l’étude présentée par nos collègues français de RTE international servira de base à tous les investisseurs, tant publics que privés, pour envisager la possibilité de mettre en œuvre des projets de stockage en Ukraine », a déclaré Volodymyr Kudrytskyi, PDG de NPC Ukrenergo. Il a également ajouté que le principal objectif du projet présenté par les partenaires français est de déterminer comment la technologie des systèmes de stockage peut être exploitée au maximum dans le réseau de l’Ukraine. « À long terme, cela ouvrira le marché du stockage de l’énergie en Ukraine, ce qui fournira à notre système électrique des réserves supplémentaires et renforcera sa flexibilité. Ce dernier point est une condition technique préalable importante pour la transition vers le fonctionnement synchrone avec l’ENTSO-E », a noté M. Kudrytskyi.

« L’Ukraine a plusieurs raisons de construire des installations de stockage fournissant des réserves au système électrique. Elles seront nécessaires pendant l’exploitation isolée du système électrique, qui sera réalisée en vue de l’intégration à l’ENTSO-E. Et elles permettront de faciliter l’intégration des énergies renouvelables qui sont en train de se développer rapidement au sein du système électrique ukrainien », a déclaré Nicolas Bréham, directeur général de RTE international.

L’étude de RTE international a été financée par le ministère français de l’Economie et a été réalisée en deux phases. La première phase comprenait à la fois la détermination de la capacité requise pour assurer un niveau suffisant de réserves afin d’accroître la flexibilité du réseau ukrainien, et l’étude de faisabilité pour la construction de stockages en Ukraine. Au cours de la seconde phase, des recommandations ont été élaborées pour préparer les spécifications techniques et la conduite de l’appel d’offres pour la construction du stockage.

L’étude a évalué deux scénarios pour la mise en place d’une réserve de stabilisation des fréquences. Le premier envisage la construction de centrales thermiques, qui coûteraient 1,4 milliard d’euros et augmenteraient les émissions de CO2 de 50% par rapport au niveau existant. Le second examine la construction d’un système de stockage d’un coût de 146 millions d’euros sans réelle empreinte environnementale.

La mise en œuvre du projet de stockage est prévue pour 2021-2022. Pour la première phase du projet, le gouvernement français est prêt à accorder un prêt d’environ 20 millions d’euros.